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Quelques moments (suite)

mercredi 14 décembre 2005 par F

lundi 12/12/05 : 9heures collège de rattachement de la classe, R arrive, non pas accompagné de son père comme convenu par entretien téléphonique mais de sa soeur de 20ans... Nous ne pouvons accépter cela, R est renvoyé dans son collège d’origine, il ne viendra en classe que si ses responsables légaux se présentent avec lui.

10h 30, j’attends B à la gare, je reçois un coup de fil incendiaire du collège de R : il est inadmissible que je ne tienne pas R alors qu’eux, ils ont 410 élèves au collège. Je tiens bon, j’explique, j’argumente, j’impose :R ne viendra en classe relais que si il est accompagné d’un de ses responsables légaux. Grosse colère à l’autre bout du fil. Je raccroche, je dois conduire des élèves au château.

B sera en crise toute la journée. Il nous enverra promener pour toute activité intellectuelle. Il acceptera de faire 45minutes de modelage, manifestant beaucoup de plaisir sensori moteur, dans la regression, il me demande de lui modeler des animaux, il façonne des colombins, un sexe... Je sors de la salle, il reste avec Isabelle. Je reviens, il y a de la terre plein les murs. Ca n’est pas lui, nous sommes "deux mytho". Il tentera de s’nfuir. Nous fermerons volets, tolettes et porte à clé. Il cherche à en venir aux mains. Nous évitons tout contact. Il nous insulte, et commente, comme à son habitude, "ça m’empêche de vous taper". B ne tolère pas la frustration. Il s’énervera de 14h45 à 16H. Avant que nous le libérions, il nettoie ses cochonneries.

Je lui serre la main lorsqu’il nous quitte. Il me salue comme si de rien n’était.

Il a rendez-vous avec son éducateur, mais il n’ira pas, il n’y va jamais.

mardi 13/12/05B arrive complètement endormi, il refuse de travailler, rien ne l’intéresse, il a sommeil, il s’est couché tard...

10h15 Il prend son sac, court à la porte et nous prévient que nous ne le reverrons pas. Nous prévenons les gendarmes, qui décident de l’inscrire sur le fichier des mineurs en fugue. Nous refaisons un signalement mineur en danger.

J’apprends que le collège de R a appelé l’IEN AIS responsable de la structure, pour signifier que j’avais désinscrit R de celle-ci. je crois rêver.

Je ne suis pas en colère lorsque les élèves tentent par tous les moyens de m’emporter dans leur monde, mais là, pour le coup je fulmine.

Je refais un signalement en direct au procureur, avec demande d’OPP pour R. J’apporte des éléments nouveaux, l’adresse des parents, inconnue de tous jusqu’à ce que nous la trouvions, des infos recueillies en téléphonant dans son ancien collège. J’insiste sur la situation de danger avérée. Je ne fais que mon travail.

14h collège, R arrive avec sa mère. Ma principale expose la situation. La principale adjointe de R est présente. La mère de R décide de faire une lettre de demande de déscolarisation pour R à partir de jeudi : il aura 16 ans. Elle lui trouvera un travail à Paris, ou ailleurs...

15h30 château, B n’a pas été retrouvé.

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